L’Association Vélo Besançon, en partenariat avec le festival du Bitume et des Plumes, a choisi pour sa vélorution de rentrée de mettre l’accent sur la place des enfants dans l’espace urbain, toute petite place cernée par les « Attention danger!  » que fait courir la circulation automobile toute puissante. 

Nous invitons les bisontins à venir nombreux pédaler tous ensemble pour défendre le droit pour les enfants (et pour tous, par extension !) à reprendre place dans la ville ! Venez avec vos enfants, petits-enfants, neveux, nièces et ami.e.s ou venez tout adulte que vous êtes, tous les âges sont bienvenus évidemment !

Le départ se fera parc Micaud, samedi 1er octobre, avec un accueil dès 10h pour participer aux ateliers de customisation des vélos et un départ à 10h30 pour un itinéraire adapté aux petits (environ 3 km) qui nous amènera place du Jura, le centre du festival du Bitume et des plumes.  

Quelques arguments: Laisseriez-vous, sans appréhension, un écolier ou un collégien se rendre seul à ses activités ? Voilà LA question qui permet d’évaluer la cyclabilité d’une ville. A Besançon difficile de dire oui hélas… 

En France, 34% des élèves vivant à une distance comprise entre 500 m et 1 km se font accompagner en voiture* ! Et si l’on regarde l’évolution dans le temps, c’est encore plus alarmant. Selon le rapport Activité physique et sédentarité de l’enfant et l’adolescent publié en 2018**, sur les 30 dernières années, la proportion de déplacements effectués à pied par les enfants et adolescents de plus de 6 ans pour se rendre dans leurs établissements scolaires est passée de 52,1% à 32,3% et de 7,5% à 3,3% pour le vélo. 

Nos choix de mobilités, qui contribuent déjà à lester l’avenir de nos enfants de la menace climatique, impactent également leur santé. L’association français de cardiologie nous alerte ainsi sur le fait que les enfants ont perdu près de 25% de leur capacité cardio-vasculaire ces 40 dernières années*** ! 

Pour remédier à cela, la sécurisation des espaces piétons et des aménagements cyclables sont prioritaires. Or, à Besançon, les améliorations se font attendre. L’AVB interpelle notamment la municipalité sur les aménagements des rues des écoles, dont, malgré le discours, les réactions concrètes sont pour le moins discrètes.

Au-delà même de l’aménagement de pistes cyclables, l’AVB appelle de ses vœux la mise en place de mesures permettant de redonner leur place aux enfants, aux piétons et aux cyclistes :

– Fermeture des rues des écoles à la circulation automobile aux heures d’entrée/sortie scolaire (comme cela se fait déjà dans de nombreuses villes)

– Ajout de végétation et de mobilier urbain pour rompre les lignes droites qui favorisent les vitesses élevées (à titre d’exemple, on peut citer la rue Lecourbe et l’occasion manquée du récent renouvellement du revêtement pour l’apaiser

– Généralisation de la limitation de vitesse à 30 km/h

– Création de quartiers imperméables au trafic de transit

– Création de nouvelles aires piétonnes

– Arrêt de tous les projets routiers de nature à encourager l’usage de la voiture (tel que l’élargissement de la RN57 par exemple)

– Campagne de sensibilisation des automobilistes pour qu’ils prennent conscience de la dangerosité de leur comportement, etc.  

Paru ces derniers jours, un magnifique article du Monde, sur la disparition des enfants dans les villes (accessible seulement aux abonné.e.s) : https://www.lemonde.fr/festival/article/2022/09/14/ou-sont-passes-les-enfants-des-villes_6141609_4415198.html

  • *La mobilité vers l’école : un enjeu de santé publique trop souvent oublié des politiques publiques, Le blog de Mathieu Chassignet, Alternatives economiques, 07/12/2020, https://blogs.alternatives-economiques.fr/chassignet/2020/12/07/la-mobilite-vers-l-ecole-un-enjeu-de-sante-publique-trop-souvent-oublie-des-politiques-publiques
  • **  Activité physique & sédentarité de l’enfant & l’adolescent, 2018, http://onaps.fr/data/documents/190917_ONAPS_RC%202018%20final.pdf
  • ***  Association Française de cardiologie, https://www.fedecardio.org/presse/les-enfants-ont-perdu-25-pour-100-de-leur-capacite-cardiovasculaire