Les perm de gazières sont des permanences en mixité choisie, organisées à l’atelier de l’Arène depuis mars 2017.

Cet article et les liens qui sont donnés ont pour but d’expliquer pourquoi ces permanences ont été mises en place.
Pour savoir quand aura lieu la prochaine >> calendrier de l’association.

La mixité choisie, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit ici de mixité choisie sans homme cisgenre. Cisgenre ? « Cis » vient du latin « du même côté », antonyme de « trans ». « Cisgenre » se réfère donc à une personne dont le genre est en adéquation avec le rôle social attendu (comportement, choix professionnels et personnels de vie, sexualité, etc.) en fonction de son assignation de sexe à la naissance. 

Pourquoi une permanence d’autoréparation en mixité choisie ?

Si les femmes constituent 52% de la population mondiale, elles représentent seulement 34% du nombre total d’adhérent-e-s de Vélocampus.

Hommes et femmes ne sont pas à égalité face à la mécanique en général : même s’ils n’ont jamais fait de mécanique vélo en entrant dans l’atelier, les hommes savent beaucoup plus souvent que les femmes le nom des outils et comment les utiliser. 
Les femmes, à l’inverse, étant peu habituées à manier des outils, sont généralement plus craintives à venir dans un atelier d’autoréparation.

Pour nous, « La mixité choisie n’est pas une fin mais un moyen pour amener plus de mixité dans les ateliers. Les permanences non-mixtes sont un outil parmi beaucoup d’autres pour vivre dans une société moins inégalitaire. » (collectif Roues Libres)

Rendez-vous pour celles qui le veulent afin d’expérimenter et pratiquer la mécanique vélo, apprendre et prendre de l’assurance dans un climat serein, questionner nos pratiques en terme d’égalité femmes/hommes au sein de l’atelier, discuter de la place des femmes dans notre société…

* Gazières ?
Tout simplement, gazière-s, gazier-s sont des termes souvent utilisés dans nos ateliers pour s’interpeler amicalement.

Larousse : gazier, gazière : populaire. Personnage quelconque.

source : http://wiklou.org/wiki/Fichier:Girls_fixing_bikes.jpg

Gazières en action

Articles à lire pour en savoir plus sur le sujet : 

Des témoignages sur des situations de sexisme dans différents ateliers vélo de France

http://wiklou.org/images/4/4a/Témoignages.pdf
Extrait :

« A Paris, j’ai vu plusieurs fois des nanas venir avec leur mec pour qu’ils réparent leur vélo à leur place. En discutant avec elles, elles nous disent que c’est parce qu’elles ne savent pas faire. Et quand on leur dit qu’elles sont justement la pour apprendre, elles refusent d’admettre qu’elles pourraient en être capable, car elles sont des femmes.

J’ai aussi vu des hommes commencer à réparer mon vélo à ma place mais pour être gentil. Ca part d’une bonne intention, dans ce cas il faut leur expliquer qu’on a envie de savoir faire.

Dans les deux villes, j’ai vu des hommes prendre ma place ou celle de femmes qui aidaient les autres. Genre, ils savent mieux. »

Une F.A.Q sur le sexisme et les différentes formes de non-mixité et mixité choisie dans les ateliers vélo

http://wiklou.org/images/9/9f/FAQ.pdf

Ceci est une liste de remarques-questions et des réponses courtes, questions fréquemment posées par les personnes qui tentent de s’opposer ou voient une menace dans les espaces non-mixtes, ne comprennent pas pourquoi ces espaces sont mis en place en parallèle des espaces mixtes auxquels illes sont habitué.e.s, ou ne voient pas même pas du tout pourquoi on affirme qu’on doit lutter contre le sexisme dans les ateliers vélos.

Libère la mécanicienne qui est en toi ! une histoire de femmes et d’autoréparation de vélo

http://larotative.info/libere-la-mecanicienne-qui-est-en-1585.html 

« Quand tu n’y connais rien, il faut oser demander de l’aide. Et parfois, l’aide se transforme en « sexisme bienveillant » c’est-à-dire que le bénévole ou l’adhérent fait à ta place, te prends les outils des mains, règle ton problème mécanique mais sans que tu n’aies pu ni comprendre, ni essayer de faire par toi-même et donc tu seras à nouveau dépendante d’une aide extérieure la prochaine fois… »

Les ateliers vélo antisexistes roulent de mieux en mieux

https://reporterre.net/Les-ateliers-velo-antisexistes-roulent-de-mieux-en-mieux

C’est pour toutes ces raisons que certaines femmes, comme Marine et Kelly, ont ressenti le besoin de créer des espaces anti-sexistes dans le monde du vélo. Et d’autant plus dans les ateliers de réparation, où la mécanique demeure un monde imprégné de sexisme et difficile d’accès pour les femmes.

Comment je suis devenue féministe en réparant des vélos

http://telegra.ph/Comment-je-suis-devenue-féministe-en-réparant-des-vélos-12-06

Aujourd’hui je suis technicienne cycles. (…) J’évolue désormais dans un environnement professionnel ouvertement sexiste : du chef d’entreprise qui m’a engagée “pour apporter un peu de féminité”, au chef d’atelier qui m’interroge sur mon orientation sexuelle, au directeur de magasin qui semble ignorer mon prénom et qui m’appelle “la miss” ou “ma belle”, aux clients qui sont toujours étonnés de voir une femme en atelier et qui me le font savoir, à ceux qui s’adressent à mes collègues qui n’ont aucune expérience en mécanique, plutôt qu’à moi, la personne pleine de cambouis avec un tablier et des outils en main, debout devant un pied en train de triturer les entrailles d’un vélo.”

Pourquoi le cycloféminisme concerne tout le monde ?

https://aupresdemaselle.fr/2017/03/19/pourquoi-le-cyclofeminisme-concerne-tout-le-monde/

Imaginez un monde dans lequel vous êtes vulnérable. Imaginez un monde où vous êtes l’exception, pas la règle. Imaginez un monde où votre parole et vos actes comptent moins. Je suis une femme. Je vis tous les jours dans ce monde là.

Les questions liées aux genres

http://wiklou.org/wiki/Les_questions_liées_aux_genres

Les ateliers vélo sont des terrains où les rapports de domination, si présents dans notre société, peuvent enfin tendre à disparaître.

Femme et cycliste : sur la route, je subis une double peine

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1631499-femme-et-cycliste-sur-la-route-je-subis-une-double-peine.html

Et je le sais désormais : sur la route, je subis une double peine, en tant que cycliste et en tant que femme.

En tant que cycliste, d’abord. Parce que la voiture domine les autres usagers de la route. Elle est le danger. Seule la voiture peut décider d’avoir de la patience – ou non – en ne doublant pas quand il n’y a clairement pas la place. Seul le conducteur, peut décider, en cas d’engueulade, d‘imposer à l’autre une altercation physique. Le cycliste ou le piéton, lui, n’a pas de fonction « verrouillage de porte ».

En tant que femme, ensuite. D’abord parce-que je ne réagis pas de la même façon que les hommes. Car je n’ai pas appris comme eux à me sentir pleinement légitime dans l’espace public. « Ne traîne pas trop dehors », « Vérifie que personne ne te suit », « N’écarte pas les jambes, c’est pas beau pour une fille » : voilà ce que j’entendais, comme des millions de petites filles de toute génération.”

Libère la mécanicienne qui est en toi