Un cargo bike, comme son nom l’indique, est un vélo utilitaire destiné au transport de marchandises volumineuses et/ou lourdes. Vélocampus a récemment fait l’acquisition d’un tel vélo de marque Bullitt afin de faire face à des besoins logistiques. Maintenant il nous sera facile d’aller chercher les vélos et les pièces récupérés, de déplacer nos stands sur les évènements, etc.

Plutôt que d’aller le chercher chez le revendeur parisien en camionnette, Clément a acheminé le vélo à la pédale jusqu’à Besançon et s’est offert en même-temps un petit voyage le long des canaux du Morvan, de Bourgogne et de Franche-Comté. Récit.

Tout commence donc à Paris, chez Urban Cycle.
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Au départ de Paris Gare de Lyon, j’ai pris le train jusqu’à Montereau Fault-Yonne afin de ne pas me faire tailler un short sur les boulevard de la périphérie parisienne. Très vite je longe l’Yonne sur des petits chemins très agréables. Il s’agit même parfois de véritables sentiers ! Le soir j’établis mon premier bivouac le long de la rivière à quelques encablures de Villeneuve-sur-Yonne, un charmante bourgade que je découvre le lendemain matin. J’enchaîne alors les cafés en terrasse en attendant que les nuages partent car j’aimerais bien photographier la ville au soleil. Malheureusement, au moment de partir le ciel est encore voilé et la lumière blafarde … Mais cela m’a permis de faire la connaissance de Denis, un bon gros baroudeur du coin, très sympathique ! Celui-ci me conseille d’ailleurs de passer par le canal nivernais qui est selon lui bien plus joli que le canal de Bourgogne. Soit, mais ce n’est pas la route !

Villeneuve-Sur-Yonne

Villeneuve-Sur-Yonne

Saint-Julien-du-Sault, Cézy, Joigny … Je continue mon voyage dans la vallée de l’Yonne jusqu’à Migennes où commence le canal de Bourgogne.

Joigny

Joigny

Il me suffit de le suivre jusqu’à Saint-Jean-de-Losne puis de suivre le canal du Rhône au Rhin jusqu’à Besançon. En fait à partir de Migennes, c’est tout droit jusqu’à la maison ! Mais lorsque je m’arrête dans un bistrot à Brienon-sur-Armançon pour le ravitaillement en eau, le patron me certifie lui aussi que le canal nivernais est bien mieux ! Ni une ni deux, je me décide donc à faire le détour. Je me retrouve alors au crépuscule sur des routes de campagne désertes. Mon deuxième bivouac se fait sans encombres à Gurgy, à quelques kilomètres d’Auxerre.

Mont-St-Sulpice, non loin d'Auxerre.

Mont-St-Sulpice, non loin d’Auxerre.

Le matin du troisième jour de route, je suis debout avant le soleil. J’arrive à Auxerre en même temps que les premiers rayons éclairent la Cathédrale-Saint-Etienne d’Auxerre.

Auxerre au petit matin.

Auxerre au petit matin.

Et voici enfin le canal nivernais ! Je ne regrette pas mon détour. La majorité des écluses sont encore habitées et son manuelles ! Les éclusiers de VNF doivent tourner des manivelles pour fermer les portes et ouvrir les vannes. Tout cela donne une atmosphère très reposante. Plus je me dirige vers Clamecy, plus le paysage devient vallonné. C’est tout simplement beau. Je profite ainsi un maximum jusqu’à Chatel-Censoir où je quitte le canal en m’orientant franchement plein Est : je me dirige maintenant sur Avallon puis le canal de Bourgogne pour revenir sur ma route d’origine.

Le "Festina Lente" sort d'un écluse du coté de Vincelles.

Le « Festina Lente » sort d’un écluse du coté de Vincelles.


Signalétique à l'ancienne à Chatel-Censoir.

Signalétique à l’ancienne à Chatel-Censoir.

En fin d’après-midi, dix kilomètres avant Avallon, je subis un orage de grêle sans possibilité de me mettre immédiatement à l’abri. Je m’arrête quand même au bord de la route, tout comme les automobiles : la visibilité est bien trop faible pour continuer ! Après un quart d’heure d’apocalypse, le soleil revient, la route fume, je me réchauffe. Un chocolat chaud à Avallon me fait définitivement oublier cette petite déconvenue. Je poursuis ma route jusqu’à Dompierre-en-Morvan où j’arrive à la nuit, tous feux éteints. Je déplie mon sac de couchage sous le préau et m’endors immédiatement.

Le lendemain, je rejoins le canal de Bourgogne du coté de Pouilly-en-Auxois, célèbre pour son tunnel fluvial de 3333m. Je suis le canal jusqu’à Brazey-en-Plaine où je passe ma dernière nuit.

Pouilly-en-Auxois, canal de Bourgogne.

Pouilly-en-Auxois, canal de Bourgogne.

Une baignade bien méritée !

Une baignade bien méritée !

Le dernier jour, j’avale les 90 kilomètres restants en une seule traite pour arriver à Besançon en tout début d’après-midi. Mr le Président (de Vélocampus, hein !) m’a rejoins sur la route du coté de Torpes. Voilà, après 440 kilomètres, le Bullitt est rodé !

Ligne d'arrivée !

Ligne d’arrivée !